mercredi 10 décembre 2008

Fin du premier semestre

Ca y est, on est début décembre, et c'est déjà la fin du premier semestre. Petit bilan de cette première moitié de séjour ici. Bilan plus que positif bien évidemment. Pas mal de kilomètres parcourus, quelque 2000 photos déjà emmagasinées, des paysages de toute beauté gravés dans la mémoire, beaucoup de gens rencontrés, un nombre incalculable de tacos et de shots de tequila avalés... J'ai aussi vachement amélioré mon espagnol, à tel point que j'arrive à penser en espagnol et que j'ai parfois du mal à trouver mes mots en français ; c'était mon objectif. Mine de rien j'ai aussi pas mal parlé anglais, avec ces feignants d'américains qui veulent pas aligner plus d'une phrase en espagnol. J'ai aussi commencé la guitare, c'était l'occasion rêvée, et ça me plait énormément. Avis à ceux qui ont une guitare qui dort chez eux : en rentrant en France je risque de vous l'emprunter ! 

Sinon, il se passe pas grand chose ces jours-ci. Les cours sont finis, les examens sont pliés, les crédits dans la poche (facile). Presque tout le monde est déjà reparti, soit dans son pays d'origine, soit en voyage à travers le Mexique et les pays limitrophes. Ca fait deux semaines qu'on fait des soirées d'adieux ! Certains qu'on reverra à coup sûr, d'autres à qui on dit "on se revoit" et on qu'on reverra sûrement pas, et encore d'autres qu'on est sûr de pas revoir... 


Si si je suis sur la photo, c'est moi qui tient la bouteille...


J'me suis lancé dans la recherche de stage pour l'année prochaine, et, grosse surprise, j'ai dans la tête de le faire à l'étranger. En Nouvelle Zélande plus précisemment, si je trouve quelquechose bien sûr. Je suis aussi en train de gérer mon changement de logement. Je quitte l'appart luxueux dans lequel je suis pour aller dans une maison trois fois moins chère, mieux située, et avec des étrangers. Nouvelle adresse donc, dès la rentrée. Une fois que tout ça sera bouclé, c'est le grand départ. Je pars dans quelques jours pour un long voyage d'un mois. D'abord une semaine de surf, seul, coupé du monde extérieur, sur la même plage que la dernière fois, Chacahua. Je rejoins ensuite Nath, qui arrive de France, puis deux copines allemandes d'ici, à Mexico City, pour passer noël. On va ensuite vadrouiller dans le sud du pays ; plages, jungle, sites archéologiques... J'essaierai d'écrire des petits articles en cours de route si je peux. De toute façon, je ferai un bel article à mon retour, avec plein de photos et d'anecdotes à raconter.

Rendez-vous ici même dans un mois exactement. Bonnes fêtes à tous !!! Cette année je ne suis pas là avec vous, mais que ça ne vous empêche pas de boire du champ' et de manger du saumon.

vendredi 21 novembre 2008

South Pacific Coast

De retour avec de nouvelles aventures à raconter! Encore un voyage génial, et plus long cette fois-ci. Je suis parti 10 jours en trip sur la côte pacifique sud, dans les états de Oaxaca et Guerrero. Voyage, surf, soleil, fiesta... décollage immédiat.

¤ Oaxaca

Aéroport de Monterrey, vendredi 7 novembre 11:00 am. Sac sur le dos, passeport à la main, j'attend dans la salle d'embarquement avec mes compères de voyage. Groupe très germanique cette fois : une allemande, un allemand et deux suisses! Tout le monde est content de partir en vacances, après cette période d'exam, et de fuir Monterrey et le froid qui commence à pointer le bout de son nez.

D'un coup d'avion nous voilà arrivés à Oaxaca, capitale de l'état du même nom. Ville au style colonial, colorée, pas très grande, et très sympa. On y passe l'après-midi, à errer dans les rues, les boutiques d'artisanat et les marchés. J'ai mangé des sauterelles grillées, c'est pas mauvais, et goûté du Mezcal aussi, alcool fait à partir de l'agave. Même style que le tequila, mais avec un goût plus fort. Malheureusement pas le temps d'aller visiter les ruines de Monte Alban situées à quelques kilomètres de la ville. On passe le début de soirée dans une cantina, bar autrefois réservé aux hommes, où on descend une paire de binouzes en attendant le bus qui doit nous emmener à Puerto Escondido, au bord de l'océan...enfin !








Plus de PHOTOS.

¤ Puerto Esondido (port caché)

Le voyage a plutôt bien commencé, mais le trajet de Oaxaca jusque la côte est un vrai cauchemard. Pour économiser des tunes on prend un bus seconde classe, qui passe par la route de la montagne. 7 heures de virages et de nids de poule, à côté d'un gros mexicain qui occupe son siège plus la moitié du mien. Après cette nuit horrible, la récompense en arrivant : la plage... On débarque sur la plage principale de Puerto Escondido, au petit matin, au moment où les pécheurs reviennent sur le rivage. Ils arrivent à fond la caisse face à la plage et viennent s'échouer sur le sable, où attendent les amateurs de poissons. Décor de rêve : palmiers sur la plage, eau bleue, vagues superbes. Puerto Escondido est mondialment reconnu comme spot de surf, grâce à une vague assez radicale qui déferle sur la plage de Zicatela. Ambiance décontractée, tout le monde en short et à pieds nus, planche de surf sur le toit de la bagnole. 

Après un ptit dej rénovateur (oeufs brouillés, purée de haricots et jambon), on se dirige vers l'auberge de jeunesse où on doit passer la nuit, située un peu à l'écart du centre-ville, près de la plage de Carizalillo. Première baignade, eau à 25°, température extérieure 30°, voire plus... Ca donne envie, non? Attendez un peu de voir les photos ! Cette plage est située dans une petite baie, au pied d'une falaise, et elle est parfaite pour débuter le surf. Le lendemain on loue des planches à l'auberge, et c'est parti pour une première tentative dans les vagues tranquilles de Carizalillo. Je parviens à prendre deux vagues pas trop mal, sensation inoubliable. J'en reparle plus loin.

On reste 3 nuits à Puerto Escondido. Les journées se ressemblent plus ou moins : plage, restaurant, plage, plage aussi le soir pour aller siroter un coktail installé dans un hamac sur le sable. Les autres membres du groupe partent petit à petit, pour remonter à Monterrey, et je me retrouve avec Beni, le Suisse. On décide de changer d'endroit. On voulait voir la compét de surf le week end suivant, mais tant pis autant aller découvrir d'autres coins.


8h, et déjà du monde à l'eau. Playa Zicatela.





La piscine de l'auberge



La cuisine de l'auberge



Playa Carizalillo





Aperçu dans la rue





Playa Manzanillo



Délicieux lait de coco






¤ Lagunas de Chacahua

Cap à l'ouest, toujours sur la côte pacifique, objectif Chacahua, petit village de pêcheurs et de surfers. On passe la nuit dans un hôtel à Zapotalito, situé en bordure de la lagune. Chacahua est de l'autre côté de la lagune, il faut prendre une barque pour traverser. Le lendemain matin, de bonne heure, on embarque dans une lancha, barque à moteur à fond plat. Pour 100 pesos, le type nous fait découvrir la lagune et veut bien nous déposer au village. La traversée de la lagune est magnifique, on passe dans les mangroves et dans la jungle, et on observe de nombreuses espèces d'oiseaux superbes : ibis, aigles, hérons, flamants roses, faucons, pélicans... Visite également d'une ferme aux crocodiles. 
















Après cette petite session tourisme animalier, il est temps de passer aux choses sérieuses : les vagues. On loue des longboards (planche longue et stable, conseillée pour les débutants) dans une des cabanes de la plage, et on se fout au jus. La vague ici est plus puissante qu'à Carizalillo, et mesure un bon 2 mètres, voire plus dans les séries plus grosses. Le courant est également plus fort. Premières impressions sur le surf donc : c'est crevant. Ca demande vraiment une bonne condition physique, car on passe plus de temps à ramer pour atteindre les vagues que debout sur la planche. Le plus difficile est de passer les mousses, en ramant vers le large. La technique, en théorie, est de faire passer sa planche sous l'eau au moment où la vague passe, mais avec le longboard c'est presque impossible, car trop de flotaison. On laisse donc beaucoup d'énergie dans la bataille, mais on arrive quand même à se lever sur la planche et à glisser un peu, dans les mousses. On s'endort sans berceuse, dans la cabaña qu'on a loué, qui contient seulement deux lits, deux moustiquaires et un ventilateur. 9 heures du mat', on se pointe sur la plage pour une autre tentative. Un peu plus concluant cette fois, mais le problème qu'on a est que nous ne savons pas lire correctement les vagues et nous placer au bon endroit. Le gars qui nous a loué les planches, Tim, nous propose de nous donner un cour de surf, avec un tarif "étudiant en voyage". Il nous explique la théorie de base, et nous emmène à l'eau, en nous indiquant l'endroit précis où il faut se placer pour attaquer la vague. Quelle sensation géniale, de se lever sur la planche et sentir la puissance de la vague qui te ramènes vers le bord. On sort de l'eau au soleil couchant, ça fait plaisir ça me manquait vachement. Génial, mais il nous manque un truc quand même : réussir à prendre une vraie belle vague depuis le début, et non pas juste la mousse, une fois que la vague a déjà déferlé. Rendez-vous le lendemain matin, pour une dernière session avant le départ. 7h du mat' (oui oui, 7h!, c'est dingue à quel point c'est facile de se lever quand c'est pas pour les cours), planche sous le bras, Tim nous emmène à nouveau, un peu plus loin cette fois. Le soleil est à peine levé, il y a déjà 5 ou 6 gars à l'eau, et les oiseaux plongent en piquet de tous côtés autour de nous, pour attraper des poissons. On peut même apercevoir ces derniers nager dans les vagues transparentes. Cette fois ça y est, on arrive à prendre chacun une superbe vague, du début jusque la fin. J'en prendre une qui m'emmène pour une glisse de quelques centaines de mètres, génial...

Tim est sud-africain, il vit sur la plage dans une cabane, depuis 9 mois, avec sa femme, mexicaine, et son gosse de huit ans (qui surf depuis l'âge de 2 ans!). Ils y venaient tellement souvent pour surfer qu'un jour ils ont décidé de rester là. Je m'imagine beaucoup plus facilement comme ça qu'avec une cravate trop serrée, derrière un bureau... L'endroit est vraiment superbe, j'espère pouvoir y retourner en décembre, si j'ai assez de pesos, mais il temps de penser à la route du retour. On emprunte un pick-up, qui nous fait traverser des paysages somptueux, et nous dépose au bord de la lagune, d'où on prend une lancha pour traverser. Avec un autre pick-up, on rejoint Rio Grande, où passe le bus pour Acapulco.


Tim






L'océan à droite, et la fin de la lagune à gauche


¤ Acapulco

Toujours direction plein ouest, on fait une étape d'une nuit à Acapulco, avant de remonter vers le nord. La photo suivante résume parfaitement Acapulco : plages, hôtels, restaurants, attrape-touristes, en un mot : nul. La seule chose interessante à voir sont les clavadistas, les fameux plongeurs d'Acapulco, qui plongent de 35m, à la pointe de la Quebrada. Le reste de la cité balnéaire ne propose rien d'interessant à faire ni à voir. Tout le monde nous prend pour des gringos (américains) et nous parle en anglais, c'est très énervant. 








Un peu déçus donc, on prend un bus de nuit qui va jusque Mexico City. On a prévu d'y passer la journée et de prendre un autre bus la nuit suivante pour rallier Monterrey. Le problème c'est qu'on arrive au DF à 5h du mat' dimanche matin, il fait super froid, et le métro n'ouvre pas avant 7h. Fatigués et morts de froids, on file à la centrale nord en taxi et on prend un direct pour Monterrey. 13 heures plus tard, retour à la maison, fin des vacances... Voyage inoubliable, plein de souvenirs et d'images superbes. Quel beau pays !

mercredi 22 octobre 2008

Guanajuato & San Miguel de Allende

Après deux semaines d'inactivité sur le blog, je reviens avec une nouvelle aventure à raconter. Ce week end, voyage dans l'état de Guanajuato, situé au centre du pays. Voyage décidé seulement quelques jours avant le départ. Passage par la ville de Guanajuato, puis San Miguel de Allende.



Départ vendredi soir, ça devient un classique, en bus cette fois. On part un peu tard de l'appart, mais heureusement qu'on a un taxi pilote. A 110 à l'heure en ville, slalom entre les voitures et les bus, on arrive finalement 5 min avant le départ du bus à la centrale. Nuit dans le bus tranquille, à part les 3 films pourris qui passent sur les écrans. Après environ 12 heures de voyage on arrive au petit matin à Guanajuato, où se déroule pendant plusieurs semaines le festival international Cervantino, en hommage à Cervantes, auteur entre autres de Don Quichotte. Lonely planet et Routard à la main, on se dirige vers le centre du village, afin de trouver un endroit où manger (souvent le premier reflexe qu'on a quand on arrive quelquepart). Petit dej' copieux, à base de jus d'orange fait maison, de pan cakes et d'oeufs brouillés : un vrai délice. Tout le monde est en extase, ça fait longtemps qu'on a pas mangé comme ça. Ensuite, journée de visite assez classique. On se ballade un peu dans le village, véritable dédale de petites rues et de maisons très colorées.





El Pipila, héros des premiers mouvements d'indépendance en 1810






Un des nombreux théâtres de la ville




Don Quichotte


On rejoint ensuite Mia l'allemande et un pote à elle pour aller visiter les principales attractions aux alentours de la ville. Pendant 3 bonnes heures un mec nous emmène en van deluxe. Tout d'abord le musée de la torture, assez impressionnant, avec une gamine d'à peine 16 ans comme guide, qui débite son texte sans sourciller. Instruments de tortures divers, squelettes dans tous les coins...je vous laisse apprécier les photos.







Ensuite, rapide passage dans une mine, à 60 mètres de profondeur, rien de très interessant. La ville de Guanajuato a vu le jour suite à la découverte d'un important réseau de mines, fournissant aussi bien de l'or que de l'argent, en quantité énormes. Les colons espagnols en ont donc largement profité pendant de nombreuses années. Puis visite d'une église à la construction inachevée et au décor intérieur beaucoup trop sur-chargé, puis finalement direction le musée des momies. La municipalité de Guanajuato avait besoin de place pour enterrer ses morts ; elle a donc commencé à déterrer les anciens morts, et elle y a trouvé de nombreux cadavres momifiés, exposés maintenant dans ce musée. Assez impressionnant aussi, encore plus que les instruments de torture. Des hommes, des femmes, et même des bébés, visibles sous les lumières des salles d'exposition. Glups.





Après ces visites sympas mais assez glauques, il est temps de se réveiller et d'egayer un peu la journée. 18h, on se pointe dans un restau italien, pizza et bière ou vin rouge pour tout le monde. Ca va mieux, parés pour attaquer la soirée, qui se déroule en grande partie dans les rues, afin de profiter du spectacle offerts par les musiciens, danceurs et autres mimes. Le festival Cervantino, de renommée internationale, regroupe tous les types d'arts, venus de tous les pays et de toutes les influences du monde. Nouvelles altercations avec la police pendant la soirée. Une première fois, assez rapide, où ils me prennent mon sachet de bières. La deuxième fois, il faut discuter ferme pour ne pas se faire confisquer les bouteilles. On s'en sort pour 20 pesos chacun, et on a le droit de repartir à l'hôtel avec les bouteilles. On commence à avoir la tchatche nécessaire pour pouvoir les corrompre à moindre coût. Mais ça gâche quand même un peu le plaisir, de toujours devoir faire gaffe aux flics, première source d'insécurité selon moi. Le lendemain, on fini de visiter la ville, notamment en passant par une expo assez singulière, présentant des chevaux tombant du ciel.





Départ ensuite pour San Miguel de Allende, petit village au style colonial situé à une centaine de kilomètres de Guanajuato. Assez sympa, parfait pour se reposer un peu après la soirée agitée de Guanajuato. La ville est remplie de riches américains à la retraite qui y possèdent des résidences secondaires, et se la coulent douce en dépensant leurs tunes dans des boutiques de luxe. Suivant les conseils du Lonely Planet, on se trouve un ptit hôtel pas cher et bien placé. On se boit quelques verres en ville, un ptit tacos au coin de la rue (super épicé, il m'ont bien eu les salauds) on passe un moment sur la terrasse à regarder les étoiles et à jouer avec le chat, puis on va se coucher pour une longue nuit de repos bien mérité. Faut pas croire, c'est pas si facile de voyager comme ça un week end sur deux, sans dormir beaucoup. Je plaisante bien sûr, c'est génial de bouger pour découvrir le vrai Mexique, et à chaque fois que je rentre j'ai l'impression de revenir de vacances. Retour à Monterrey par le bus de nuit, meilleure option pour voyager, car ça permet d'économiser une nuit d'hôtel et de profiter de journées pleines.







Encore un week end très sympa donc, loin de la grande ville et de ses voitures. J'aurais bien aimé aller étudier à l'université de Guanajuato, la ville est vraiment super sympa, et pour une fois on peut tout faire à pied, chose assez rare ici. Un conseil si vous venez passer du temps au Mexique, évitez Monterrey et dirgez-vous plus vers le sud.

Prochaine destination : l'océan...

Comme d'habitude : TOUTES LES PHOTOS ICI, et ICI.

mardi 7 octobre 2008

Real de Catorce

Encore un week-end épique vient de s'achever, ici au Mexique. Je suis allé à Real de Catorce, un petit village perdu dans la montagne, dans l'état de San Luis Potosi. Cette fois-ci on a fait les choses en grand : 10 personnes, 2 voitures, 2 pannes, 1 seule chambre, 5h de cheval, 700 km de route, X bouchées de peyotes, 2 jours de pure aventure... On the road again.

L'histoire commence samedi matin. Rendez-vous 4h30 pour tout le monde à la résidence pour le départ. Le groupe est complet à 5h, c'est pas mal après une courte nuit. C'est parti. Premier incident après environ 2 heures de route : un pneu éclate. A 120 à l'heure, la voiture chasse pas mal, on s'arrête direct sur le côté. Sans perdre de temps, on sort le crik, tout en admirant le lever du soleil dans la brume matinale. On est déjà assez haut en altitude, ça caille. Bon, ça y est, la voiture est levée, elle est où la croix ? Y en a pas, dans aucune des deux voitures de location. Gros coup de bol, on est arrêté juste devant une petite ferme, où on nous prête une croix pour démonter notre roue. Une petite cannette de Red Bull et on reprend la route. Le reste du trajet se déroule sans autre surprise, on prend notre temps, et vers 10h du mat on aborde la montée au village.




Ce week-end c'est la fête à Real de Catorce ; des milliers de pélerins viennent célébrer Saint-François d'Assise. L'accès au pueblo est interdit aux voitures. On laisse les bagnoles en contrebas, et on continue la montée dans un pick-up, parqués comme du bétail. La dernière partie du trajet consiste à traverser la montagne derrière laquelle est niché le village. Unique voie d'accès, un tunnel à peine éclairé d'environ 2-3km. De nombreuses carrioles tirées par des mules attendent les visiteurs pour leur faire traverser le tunnel. Avant de partir on nous a conseillé de trouver El Candelario, un vieux de la vieille qui peut nous faire découvrir le coin. Nouveau coup de bol, le gamin qui conduit la carriole est son petit-fils. Une fois arrivés au village, direction l'hôtel pour lâcher les affaires. Y a tellement de monde qu'on se retrouve avec une seule chambre au lieu de deux. C'est pas grave, on va se serrer. L'hôtel est génial, la vue superbe, le gérant un mec louche aux cheveux longs.











Après avoir englouti un poulet à peine cuit, on trouve El Candelario, qui doit nous emmener à cheval dans le désert, pour nous faire gouter aux 'peyotes'. Finalement, une partie du groupe y va en cheval, et l'autre en voiture. Je prend le volant à l'aller, car les américains ne savent pas conduire avec une boîte manuelle. Pendant que les autres traversent la montagne à cheval, nous on la contourne par la route. On se retrouve tous pour partir dans le désert, guidés par El Candelario et deux potes à lui. Commence alors la recherche des peyotes. Le Peyote, ou Peyotl, est un petit cactus sans épines qui pousse au raz du sol dans les régions arides du Mexique et du sud des Etats-unis. Il contient, entre autres, de la mescaline, substance psychotrope hallucinogène. Le Peyotl est utilisé depuis des siècles par les chamans lors des cérémonies religieuses, dans les tribus Huicholes. Il est aussi utilisé pour ses vertus thérapeutiques. On m'a souvent dit que toutes les expériences étaient bonnes à prendre, j'ai donc décidé de prendre celle-ci également.





Un peyote









"Mais qu'est-ce-que je fous sur ce bidet ?"

Une fois les peyotes trouvés, tout le monde se regroupe sur le chemin de cailloux qui traverse le désert, pour consommer les peyotes, accompagnés de jus de fruit, car leur goût amer est vraiment ignoble. Les effets apparaissent normalement au bout de 15 à 20 min. Après ça, le jour commence à tomber, il faut rentrer. J'échange ma place dans la voiture contre une place sur une selle. Oui oui, vous avez bien lu, j'ai fait du bidet ! Commence donc l'ascencion pour rentrer au village, situé en haut de la montagne. Après environ une heure de montée, les effets du peyotl commencent à se faire ressentir pour la plupart d'entre nous. L'obscurité aidant, l'imagination est très productive. Certains voient des petits bonhommes verts, d'autres des indiens, d'autres des animaux. L'impression générale est une sensation de bien être. Le voyage se passe plutôt bien, sous la nuit étoilée, avec la lune pour seule lanterne, au beau milieu de la montagne mexicaine ; c'est génial. Après 3h de montée, nous voilà enfin arrivés au village. Le groupe entier se retrouve à l'hôtel, pour passer tranquillement la soirée dans la chambre. Presque tout le monde a mal au cul et au dos à cause du cheval. On se couche ensuite comme on peut, répartis à 10 dans 3 lits. Avant de me coucher, je discute pas mal avec le frère du gérant, qui tient un ranch perdu dans la montagne, et dont le métier est dresseur de chevaux. Le gars est super sympa, et complètement déconnecté de tout système. Il vit peinard dans sa montagne...



Le patio de l'hôtel

Après une nuit froide et pas très reposante, c'est reparti pour monter à bidet. Une des attractions principales de Real de Catorce est la visite du pueblo fantasma, le village fantôme. On retrouve le même guide que la veille, qui fournit des chevaux pour tout le monde. Il nous emmène ensuite sur les hauteurs du village, pour visiter les ruines du pueblo fantasma. Le paysage est superbe, il fait beau et chaud, tout le monde est content, malgrè la fatigue.



Au réveil, mer de nuages sur la vallée



El pueblo fantasma









C'est maintenant l'heure de reprendre la route, pour pouvoir rendre les voitures à temps à Monterrey. On repasse le tunnel avec les mules, un coup de pick-up et nous voilà aux voitures. Un coup de clef et ça démarre. Non, ça démarre pas : la Dodge a gardé ses phares allumés tout le week-end, la batterie est à plat. Bien évidemment, y a pas de câbles dans les bagnoles, il faut demander à des mexicains qui nous filent un coup de main pour démarrer. On redescend la longue route pavée, pour ensuite filer plein nord sur une belle route bien large, avec les Beatles à fond la caisse.





En résumé, un week-end inoubliable, et une expérience très intéressante avec les peyotes. Juste quelques soucis d'organisation à certains moments, car un groupe de 10 personnes c'est pas facile à gérer, mais rien de méchant. J'ai pas eu l'impression de faire le touriste, et ça c'est plutôt cool.

TOUTES LES PHOTOS ICI